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Bxl’air bot, la genèse d’un newsbot

2017-04-29

Depuis la fin avril, la rédaction d’Alter Echos compte un nouveau « membre ». Il travaille sans relâche (presque) tout seul comme un grand avec pour objectif de soutenir le travail des (vrais) journalistes.

Le projet est né dans le cadre d’une recherche doctorale menée à l’ULB (ReSic), laquelle s’intéresse aux systèmes d’information automatisés centrés sur les données et de leurs usages par les journalistes (et/ou rédactions). La genèse du projet de bot remonte à novembre dernier, l’idée étant de « faire » pour mieux comprendre un processus technologique et y confronter des principes théoriques. Quelques semaines plus tard, Sandrine Warsztacki, rédactrice en chef d’Alter Echos, un magazine dédié à l’innovation sociale en Belgique, acceptait avec enthousiasme de faire partie de l’aventure et d’héberger la plateforme automatisée… le projet Bxl’air bot était sur les rails. L’objectif de cette plateforme est de collecter les données relatives à la qualité de l’air bruxellois, de les organiser (textes et illustrations générés en temps réel) mais aussi de les stocker afin de pouvoir fournir les éléments indispensables à une analyse sur le temps long. Les polluants font l’objet de normes (Union européenne) et de recommandations (Organisation mondiale de la santé), lesquelles indiquent que certains polluants ne doivent pas dépasser un seuil limite pendant un laps de temps donné.

Pour monter ce type de projet, la connaissance du domaine d’application est essentielle : la précision de l’application est directement liée à la compréhension de la manière dont les données sont recueillies, diffusées, validées. Bref, de la manière dont les données évoluent dans le temps. Cette expertise a notamment été apportée par la source des données sur lesquelles s’appuie la plateforme : sans l’aide précieuse de CELINE, la cellule interrégionale de l’environnement, le « robot » serait différent… et sans doute moins précis dans sa collecte. Le développement de cette plateforme d’agrégation et de mise en forme vulgarisée des données s’appuie sur du PHP et une base de données MySQL, l’objectif étant de ne pas non plus multiplier à l’infini les requêtes sur le serveur web du diffuseur de données (les données sont récupérées via un parser). Il a fallu créer des règles, planifier des tâches CRON, expérimenter, tester, penser à tous les cas de figure et ceux-ci ne sont sans doute pas encore épuisés : c’est pourquoi Bxl’air bot va encore évoluer. D’autres évolutions sont aussi possibles mais elles dépendront des demandes explicites des journalistes car ce newsbot, c’est aussi le leur.

Objet et outil du journalisme

La conception de cet objet et outil du journalisme s’est effectuée dans l’hypothèse que les machines peuvent devenir des alliées des humains (voir la fiche lecture de Race against the machines et l’interview de Ricardo Gutiérrez , secrétaire général de la Fédération européenne des journalistes). C’est une référence aux besoins, usages et pratiques d’une rédaction… car en aucun cas, le newsbot (derrière lequel il y a tout de même 100% d’humain, variable que l’on a souvent tendance à oublier lorsque l’on parle d’algorithmes, comme si ces procédures informatiques échappaient à tout contrôle) n’entend se substituer au journaliste. Il se positionne dans la complémentarité qu’il peut apporter (rapidité, précision, calcul…). C’est un matériau de base qu’il lui apporte car ensuite, et c’est là tout l’objet de l’expérience (et son grand intérêt), il s’agira de s’approprier le fruit de cette collecte, de l’analyser, de le contextualiser, de le mettre en perspective. La limite de Bxl’air bot, c’est celle d’un travail journalistique qui ne peut être automatisé. ses possibilités consistent dans l’objectivation chiffrée d’un problème public dont les dimensions sont politiques, environnementales, sanitaires et économiques.

www.bxlairbot.be

Lire sur Alter Echos :

Un robot à la rédac (25/04/2017)

Bxl’air bot, le robot qui surveille la qualité de l’air bruxellois (27/04/2017)